Parlons consentement

Si il y une chose importante et nécessaire pour un moment câlin réussi, c’est bien le consentement.

Cela peut vous sembler bête de le rappeler. Mais je constate chaque jour que ce concept n’est pas vraiment acquis pour tout le monde, donc j’avais envie d’en parler avec vous.

Avant notre rencontre

Tout d’abord, il y a ce que j’affiche sur mon site : les pratiques que je fais et celles que je refuse. J’ai 36 ans, j’ai eu le temps d’explorer plein d’aspects de ma sexualité, de voir ce qui me plaisait ou pas, de comprendre que certaines pratiques m’amusaient dans ma vie privée avec des personnes que je côtoie depuis longtemps mais pas dans cette activité. Je continue évidemment mes découvertes parfois avec un amant, parfois avec une amante, parfois avec l’un d’entre vous. On ne cesse jamais d’apprendre même en sexualité. Et nos envies évoluent parfois avec le temps.

Mais les limites que je pose là sont les miennes aujourd’hui. Elles sont réfléchies. Inutile de penser que je vais les bouger pour vous.

– On peut décider que certaines pratiques sont trop intimes et qu’on préfère les réserver à notre vie privée : pour certaines c’est le baiser ou le cunni, pour d’autres ce sera la domination ou la soumission.

– On peut décider que telle pratique est trop à risque pour être proposée dans ce genre de rencontre.

– On peut aussi ne pas avoir d’attirance pour une pratique, que ce soit dans notre vie privée ou dans le cadre de ce travail.

– On peut aussi avoir eu une histoire compliquée avec une pratique et ne plus vouloir en entendre parler

Bref, on a toutes des raisons différentes pour décider des pratiques qu’on propose ou non, et elles sont toutes valables.

Je ne comprends pas qu’on vienne négocier. Un « non » est un « non ».

Une collègue m’a dit un jour « Si j’ai envie d’une entrecôte, je ne vais pas dans un resto végan ! C’est pareil pour notre boulot, si je ne fais pas telle pratique, ils n’ont qu’à aller voir celles qui le proposent ». Je trouve cela assez vrai, il y a plein de professions où les gens ont une spécialité, et on ne vient pas leur demander ce qu’ils ne proposent pas. C’est pareil chez nous !

Lors de la rencontre

Ensuite, quand nous nous voyons, il est important de faire attention à son partenaire et de voir avec lui ou elle si ce qu’on lui fait est agréable ou non.

Par exemple, j’aime bien les cunni, mais il m’est arrivé d’avoir des partenaires qui mordaient mes parties intimes. C’est douloureux, vraiment, et je n’avais jamais donné mon accord pour avoir mal. La douleur dans le sexe c’est quelque chose qui peut être excitant mais qui ne s’impose pas, on questionne l’autre : « Aimes-tu quand on te pince les tétons ? Quand on te les mord ? Quand on mord ton clitoris ? ». On ne décide pas seul que la douleur va exciter le partenaire. Je doute fortement que ces messieurs auraient apprécié que je leur morde le pénis par surprise !

J’ai rencontré des hommes qui ont essayé de me sodomiser parce que « Y’a des escort elles disent non mais en fait c’est pas vraiment non », ou « Non mais je suis très doué pour ça, tout le monde me le dit, laisse moi te montrer ». Ou les hommes qui tentent d’avoir une fellation non protégée car « Regarde elle est propre, je sors de la douche ».

Un « non » ne se transforme pas en « oui » tant que ce n’est pas clairement énoncé. Et si vous avez obtenu ce « Oui » en mettant la pression, en faisant du chantage ou tout autre acte de ce style, je vous conseille vivement de vous penchez sur les bases du consentement.

Si vous avez accepté de me rencontrer à mes conditions, je trouve cela très impoli de les négocier une fois nus dans le lit. Je perds alors toute confiance en vous, je ne suis plus sereine et ne comptez pas sur moi pour vous faire plaisir le reste du temps : vous ne respectez pas le contrat, je ne vais pas faire d’efforts pour vous combler (voire je vais partir car je n’aime pas me contraindre à faire l’amour, cela doit rester un bon moment pour moi aussi)

Et c’est la même chose pour vous !

Par exemple quand vous me demandez une pratique à laquelle vous êtes peu habitué comme le gode-ceinture ou l’uro. Si vous me dites « oui » lorsque nous prenons rendez-vous, j’aime en rediscuter en début de rencontre pour savoir si vous le désirez toujours. Un « oui » n’est pas définitif, vous avez totalement le droit de me dire « non » ensuite ! Je ne vais pas vous attacher de force au lit pour vous uriner dessus !

A tout moment vous avez le droit de dire stop et évidemment j’en tiendrai compte. C’est l’un des points les plus importants dans le consentement.

Vous avez aussi le droit de me dire stop pendant l’acte, car finalement cela ne vous plait pas, que vous avez mal ou que vous avez une envie subite de faire un Monopoly !

La plupart des hommes que je rencontre sont de parfaits gentlemen mais il me semblait nécessaire de rappeler ces bases. Pour moi, certes, mais aussi pour vous, pour rassurer ceux d’entre vous qui découvrent de nouvelles pratiques car le plaisir partagé naît dans l’écoute du corps de l’autre et c’est en écoutant les « non » qu’on entend le plus de « oh oui »

Je vous embrasse